Le Maroc et l’Egypte réorganisent leur commerce bilatéral pour faciliter les échanges commerciaux: Un « Fast Track » pour désamorcer les tensions commerciales

Objectif : faciliter et accélérer l’accès des exportations marocaines Les tensions commerciales entre le Maroc et l’Egypte sont-elles sur le point de s’apaiser, après l’annonce par l’Égypte de la mise en place prochaine d’un « Fast Track ». ? C’est la question que l’on peut se poser. Du côté des décideurs marocains et égyptiens, la conviction est bien là. En effet, pour faciliter et accélérer l’accès des exportations marocaines, les deux parties ont convenu de mettre en place un « Fast Track » du côté égyptien pour faciliter et accélérer l’accès des exportations marocaines, a annoncé le ministère marocain de l’Industrie et du Commerce. Cette décision censée désamorcer la crise constitue la principale mesure prise à l’issue d’une réunion tenue entre le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, le secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, Omar Hejira, et le ministre égyptien de l’Investissement et du Commerce extérieur, Hassan Al-Khatib, rapporte la MAP. S’inscrivant dans le cadre du renforcement des relations de coopération fraternelles ainsi que du partenariat économique et commercial de haute qualité unissant le Maroc et l’Egypte, cette réunion avait pour objectif de rapprocher les points de vue et de réorganiser les questions relatives au commerce bilatéral, afin de faciliter les échanges commerciaux entre les deux pays. Principe du partenariat gagnant-gagnant Il est à noter que d’autres mesures ont également été prises lors de cette réunion sur la base du principe du partenariat gagnant-gagnant, comme le relève le ministère marocain de l’Industrie et du Commerce dans un communiqué. Afin de lever les obstacles entre les deux pays, d’assurer le suivi des statistiques et des difficultés entravant l’atteinte des objectifs fixés, et de trouver des solutions pour les résoudre, les deux parties ont convenu de mettre en place une ligne de communication directe. Elles se sont en outre engagées à déployer tous les efforts nécessaires pour accroître le volume et les chiffres des exportations marocaines vers l’Egypte, notamment dans le secteur automobile, selon la même source. Soulignons à ce propos qu’une visite des exportateurs marocains sera organisée dans les semaines à venir en Égypte. Comme l’a fait savoir le secrétaire d’Etat Omar Hejira, cette initiative vise à renforcer les relations commerciales, à développer les exportations, notamment celles des voitures marocaines, et à promouvoir la coopération bilatérale ainsi que le bénéfice économique mutuel. Dans la perspective de favoriser l’établissement de partenariats commerciaux et de réseaux d’affaires entre les acteurs du secteur privé du Maroc et d’Egypte, les ministres ont également annoncé la tenue d’un forum d’affaires et de partenariat économique (B2B) en avril 2025 en Egypte, a-t-on indiqué ajoutant par ailleurs que les deux parties ont décidé d’activer le Conseil des affaires et de préparer la tenue de la commission mixte commerciale. En attendant d’apprécier concrètement l’impact des décisions prises lors de cette réunion sur la résorption des tensions commerciales, les ministres ont souligné la pertinence de consolider les échanges commerciaux entre les deux pays, en s’appuyant sur les perspectives commerciales et d’investissement prometteuses qu’offrent les deux parties. Alain Bouithy
Guillaume Scheurer: Le volume du commerce bilatéral entre la Suisse et le Maroc reste en deçà des potentialités réelles de nos relations économiques

Bien que relativement important, « le volume du commerce bilatéral total entre la Suisse et le Maroc reste en deçà des potentialités réelles de nos relations économiques», selon l’ambassadeur de Suisse au Maroc, Guillaume Scheurer. « Les missions de prospection doivent (ainsi) être pensées par les opérateurs économiques afin d’explorer ce potentiel et d’instaurer également la parfaite complémentarité de nos deux économies », a estimé le diplomate suisse lors d’un webinaire organisé mardi 5 avril sur l’«Accord de libre échange AELE-Maroc : comment fonctionne-t-il ? ». Guillaume Scheurer,«le volume du commerce bilatéral total a atteint 565 millions de francs suisses en 2020, une année marquée par le Covid, alors qu’il avait dépassé pour la première fois les 600 millions de francs suisses en 2019». chiffres qui pourraient s’améliorer d’autant plus que «l’expérience a montré qu’il existe un intérêt réel de coopérer entre les deux pays», a-t-il affirmé précisant que la balance commerciale entre les deux Etats est à ce jour équilibrée Comme il l’a rappelé lors de cet échange, qui avait pour objectif d’informer les opérateurs marocains et suisses sur l’existence même de l’accord et d’éclairer les parties prenantes sur les procédures pratiques et les mécanismes qu’il prévoit, « une cinquantaine d’entreprises suisses sont implantées au Maroc et opèrent notamment dans les secteurs de l’agroalimentaire, l’industrie chimique et pharmaceutique, des machines et appareils électroniques ainsi que des instruments de précision ». S’agissant de l’Accord de libre échange AELE-Maroc, objet de cette rencontre organisée par l’Association européenne de libre échange (AELE), l’ambassadeur suisse a indiqué qu’il « offre une opportunité aux entreprises suisses et marocaines de profiter davantage des possibilités douanières et des facilitations commerciales importantes ». Il est important de rappeler également que le Maroc est le troisième partenaire commercial le plus important de la Suisse en Afrique et son troisième destinataire concernant les exportateurs sur le continent africain », a noté Guillaume Scheurer lors de ce webninaire qui, a-t-il souligné, « s’inscrit plus globalement dans le cadre de notre volonté de promouvoir davantage les échanges commerciaux entre le Maroc et la suisse ». Ce, avant de conclure que la Suisse dispose d’un agenda diplomatique, économique, scientifique et commerciale assez chargée jusqu’à la fin du mois de juin. Ce qui, selon lui, témoigne du grand intérêt que porte la Confédération suisse pour le développement continue de ses relations avec le Maroc. « Les relations entre le Maroc et la Suisse ont connu ces dernières années une dynamique remarquable, matérialisée par l’intensification des consultations et les échanges de visites au plus haut niveau entre les responsables. Cela se renforce chaque jour par la volonté commune des deux pays d’insuffler une nouvelle dynamique à la coopération bilatérale dans tous les domaines », a pour sa part relevé l’ambassadeur du Maroc en Suisse, Lahcen Azoulay. Abordant le volet économique, ce dernier a indiqué que « les relations économiques entre le Maroc et la Suisse se sont développées favorablement grâce à un cadre juridique solide comprenant plusieurs accords de coopération, notamment : un accord de promotion des investissements, un accord sur la non-imposition et d’autres Accords à caractère technique.Ainsi qu’un accord de libre échange entre le Maroc et l’AELE dont 80% des échanges commerciaux s’« effectuent entre le Maroc et la Suisse ». Sur ce dernier point, l’ambassadeur Lahcen Azoulay a tenu à donner un avis largement partagé par plusieurs acteurs économiques des deux pays soulignant que « l’Accord de libre-échange Maroc Suisse tel qu’il a été conçu et signé pour la première fois en 1997 n’est plus adapté aux réalités économiques et commerciales d’aujoud’hui. » Ce dernier est persuadé que sa mise à jour « offrira un cadre plus favorable au développement de nombreuses réformes entreprises par le Maroc dans le secteur économique ». S’il est entré en vigueur en 1999, l’Accord de libre-échange a été signé deux ans plus tôt (1997) par le Maroc et l’Association européenne de libre-échange, qui comprend la Suisse, l’Islande, le Liechtenstein et la Norvège comme membres. L’accord, qui couvre les produits industriels, les produits agricoles transformés, les poissons et autres produits marins, a pour objectifs de promouvoir le développement des relations économiques entre les Etats de l’AELE et le Maroc, favoriser leur essor économique et éliminer les obstacles aux échanges. Notons que plusieurs questions en lien avec cet accord ont été abordées lors de cet important échange, notamment celles du commerce et de la circulation des marchandises et les procédures douanières. Des questions que se sont chargées d’expliquer les représentants du Secrétariat d’Etat à l’économie, l’Office fédéral de la douane et de la sécurité aux frontières suisses, l’Association européenne de libre-échange, ainsi que l’Administration des douanes et impôts indirects du Maroc et l’Université Mohammed V de Rabat. Alain Bouithy