Les lettres congolaises : Alexis-Vincent Gomès dans le cénacle littéraire

Maximes pour une vie heureuse ,

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LIVRES. Un titre à l’élan impératif et exhortatif vient de s’inscrire dans le florilège de la production littéraire congolaise : Aime, Invente, Admire. Maximes pour une vie heureuse (Éditions Michel Lafon, 2024), sous la plume de l’avocat international et mécène qui n’a pas résisté aux assauts de la muse.

Le titre-ternaire de l’ouvrage préfacé par le Pr Grégoire Lefouba pourrait s’apparenter, dans une moindre mesure, à la forme sonate de la musique classique prisée par l’auteur d’autant qu’il est aisé d’y percevoir un équilibre formel, forgé par une articulation claire entre unité et diversité.

Peut-on aimer et inventer sans admirer l’œuvre qu’on a construite avec patience et perspicacité ? C’est la trame philosophique dans laquelle l’ouvrage s’est construit. Il couvre 207 pages qui renferment 766 maximes regroupées en 25 rubriques finement ciselées. Certaines maximes, les plus longues, participent d’une veine poétique dont on peut dire qu’elles donnent à l’ouvrage une tonalité vivifiante.

Sans trahir la pensée de Gomès, le titre de l’ouvrage pourrait bien aussi s’enrichir de la formulation qui ne trahirait pas la nature « thérapeutique » et certainement cathartique des maximes, et se lirait ainsi qu’il suit : « Aime, Invente, Admire : l’eau florale de l’existence humaine ». Car les maximes vivifient, apaisent, étanchent les inquiétudes et ravivent les cœurs, à l’image de l’eau, source de santé et de joie. Sans eau, il n’y a point de vie. De toute évidence, c’est l’objectif que s’est fixé l’auteur : « Chacun peut aisément puiser dans ces pages des sources de l’espoir et la sérénité nécessaire pour avancer et se construire moralement et socialement. » (Avant-propos p.6).

Ces maximes sont un portrait au vitriol d’un idéal humain, parfois illusoire, parfois plombé par un égo qui enferme l’homme dans une posture de non partage ou de vanité qui ne produit rien. Alexis-Vincent Gomès renvoie à la conscience individuelle pour que chaque Homme puise suffisamment dans les énergies fécondes ce qui pourrait le rapprocher du divin tant il est vrai que l’ascèse que l’écrivain recommande peut l’aider à y parvenir. Aime, Invente, Admire.

Maximes pour une vie heureuse invite à la réflexion méditative, et offre au lecteur l’occasion de plonger dans une dimension de l’être intérieur pour sublimer ce qui rend l’existence humaine plus harmonieuse. La réflexion se doit aussi d’être active ; on ne peut se contenter d’une attitude simplement contemplative. Il faut agir, c’est le sens que donne le verbe « inventer ».

Alexis-Vincent Gomès nous convie à un véritable voyage philosophique et spirituel avec des repères saisissants. Dès l’incipit, on découvre le fondement de la vie en communauté, le vivre-ensemble qui s’appuie sur le partage, l’échange et l’amour pour éclore en bonheur. Il ne s’agit pas d’un bonheur induit par des acquisitions matérielles, mais plutôt, être bien avec soi-même. La complétude d’une existence est marquée par la vie heureuse.

L’excipit de l’ouvrage installe effectivement le lecteur dans une autre dimension du bonheur qui consiste à s’ouvrir à autrui et faire le bien autour de soi. « Semons le bonheur avec des mots bienveillants », conclut l’auteur. Sans être moralisateur, Alexis-Vincent Gomès nous offre un ouvrage rempli de vérités et d’enseignements. On retrouve, derrière l’éclat de ces maximes, la lucidité, la simplicité, la sérénité et l’humilité d’un homme rompu aux us humanistes. Aime, Invente, Admire.

Maximes pour une vie heureuse est un livre de tous les temps et de tous les instants dont on ne peut faire l’économie de la lecture.

Ghys Fortune BEMBA DOMBE

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