Légère progression des transferts d’argent vers les pays en développement

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LE MAROC PARMI LES GRANDS BÉNÉFICIAIRES DANS LA RÉGION MENA

Les envois de fonds vers les pays en développement devraient enregistrer une faible progression en 2016 et à moyen terme, a indiqué récemment la Banque mondiale.
Selon dernières prévisions de l’institution financière, les transferts d’argent vers les pays à revenu faible et intermédiaire devraient atteindre un volume total de 442 milliards de dollars cette année, soit une augmentation de 0,8%.
La BM attribue cette hausse essentiellement à l’augmentation des fonds envoyés en Amérique latine et aux Caraïbes. Elle note, en revanche, un mouvement contraire dans d’autres régions. En cause : la baisse du niveau des envois de fonds observée en 2015.
Dans son rapport sur « Les migrations et les transferts d’argent- Développements récents et perspectives », la Banque mondiale place le Maroc parmi les grands bénéficiaires des envois de fonds de la région MENA (Moyen-Orient-Afrique du Nord).
Selon ce document publié en avril dernier par le Partenariat mondial pour les connaissances sur le développement et les migrations (KNOMAD), une initiative du groupe Banque mondiale, le Royaume arrive en troisième position avec 6,4 milliards de dollars, derrière l’Egypte (19,7 milliards de dollars) et le Liban (7,2 milliards de dollars).
Il devance la Jordanie (3,8 milliards), le Yémen (3,4 milliards de dollars), la Tunisie (2,3 milliards de dollars), la Cisjordanie et Gaza (2,2 milliards de dollars), l’Algérie (2), la Syrie (1,6 milliards de dollars) et l’Iran (1,3 milliards de dollars).
« La dépréciation de l’euro a réduit de manière significative la croissance en termes de dollars des envois de fonds vers les pays du Maghreb. Au Maroc, la valeur en dollar des envois de fonds a diminué de 11% au cours des trois premiers trimestres de 2015 par rapport à l’année dernière, alors que les envois de fonds ont augmenté de 4,5% en dirham marocain », expliquait la BM dans ce document.
Plus généralement, « la faiblesse du cours du pétrole a, de nouveau, pesé sur l’envoi de fonds depuis la Russie et les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Des facteurs structurels sont également intervenus dans le ralentissement de la croissance de ces envois», a relevé l’agence onusienne dans sa dernière note d’information sur les migrations et le développement (Migration and Development Brief).
Trois autres facteurs ont contribué à perturber les flux de transfert d’argent: les efforts de lutte contre le blanchiment d’argent qui ont poussé les banques à fermer les comptes d’agents de transferts de fonds; les politiques privilégiant l’emploi des nationaux qui ont fait baisser la demande de travailleurs migrants dans les pays du CCG ainsi que le contrôle des changes exercé dans certains pays comme le Nigeria et le Venezuela.
Selon les projections de la BM, la progression des envois de fonds vers les pays en développement devrait s’établir autour de 3,5%, au cours des deux prochaines années. Elle devrait être de l’ordre de 2 % maximum, en dehors de la région Amérique latine et Caraïbes.
L’agence indique qu’à l’échelle mondiale, « le coût moyen du transfert de 200 dollars s’établissait encore à 7,6 % au deuxième trimestre 2016, contre 9,8 % en 2008. C’est toujours vers l’Afrique subsaharienne que l’envoi d’argent coûte le plus cher (9,6 %) et vers l’Asie du Sud qu’il est le moins cher ».
Augusto Lopez-Claros, directeur du Groupe des indicateurs mondiaux de la Banque mondiale, estime que « les envois de fonds des migrants restent une composante importante de l’économie mondiale, supérieure à l’aide internationale ».
Pour ce responsable, il ne fait aucun doute que la faible croissance de ces transferts d’argent est en train de devenir la norme. Ce qui, craint-il, risque de poser des problèmes à des millions de familles fortement tributaires de ces flux et « pourrait aussi avoir de graves conséquences sur l’économie de nombreux pays du monde, au point de représenter de nouveaux défis pour la croissance économique ».
Si les transferts d’argent devaient connaître une hausse de 1,5 % en 2016 dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, les fonds en provenance des pays du CCG devraient chuter après 2016 avant de repartir progressivement à la hausse.
En ce qui concerne l’Afrique subsaharienne, la Banque mondiale prévoit cette année une baisse de 0,5% des transferts de fonds vers cette région. En revanche, ces flux devraient afficher une hausse de 2,5 % à partir de l’année prochaine. Selon la BM, cette amélioration serait liée à« la stabilité des transferts d’argent vers le Nigeria qui représentent deux tiers du total de la région ».

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