Congo Brazzaville. Privatiser la vente d’électricité et d’eau, peut être une solution aux pénuries

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Ouabari Mariotti. Source photo: sacer-infos

TRIBUNE. Les Congolais qui ont vécu les lendemains de la Révolution des 13 -14 – et 15 août 1963 et les périodes qui s’en suivies, jusqu’aux années 80-85, se souviendront de ces entreprises d’Etat qui ont disparu. Au compte de celles ci, l’OFNACOM, l’ONIVEG, l’OCB, l’ONACI, SOCOTRA, l’ONAF, l’OCC, l’OCT, l’ONCPA, HUILKA. J’en passe. Elles étaient, si nombreuses, avec un logo distinctif pour chaque entreprise qui caractérisait son essence.

. Pour mauvaise gestion, des questions de dysfonctionnement administratif, ainsi que des conflits d’influence et d’intérêt, ces sociétés publiques ont toutes fait faillite. L’une après l’autre, au fil du temps, en dépit des efforts de redressement consentis à leur endroit par la République et un renflouement des caisses, à coup de millions de frs CFA, par le Trésor Public, elles se sont évanouies, liquidées par des syndics nommés, à cet effet, par des Ministres de la Justice, Garde des Sceaux qui se sont succédé. Je suis de ceux là, sous le mandat du Président Pascal Lissouba.

Certainement, pour des raisons de souveraineté économique, deux établissements publics, approvisionnant en électricité et en eau, la Société Nationale d’Energie (SNE) et la Société Nationale de Distribution d’Eau (SNDE) n’ont pas été touchés pas les liquidations.

La E2C et la LCDE, venues en remplacement de la Société Nationale d’Electricité (SNE) et de la Société Nationale de Distribution d’Eau(SNDE), pour des motifs non éloignés de ceux qui ont conduit à l’extinction des entreprises citées plus haut, peinent à se stabiliser et à donner entière satisfaction. Les Congolais, particulièrement ceux des centres urbains, n’en finissent pas de vivre les interminables pénuries d’électricité et d’eau. Sinistres sont des avenues de Brazzaville, les nuits, certains jours, lorsque l’électricité fausse compagnie. Quant à l’absence de l’eau, également, en certains quartiers, elle fait perdre la tête.

Tout laisse croire que le changement de raison sociale des anciennes SNE et SNDE n’a rien apporté de positif, en terme de meilleur approvisionnement du produit et de contentement de la clientèle.

Peut être qu’il est venu le moment pour l’Etat congolais de transférer la distribution de l’électricité et de l’eau au secteur privé, quitte à ce qu’il demeure propriétaire des entités productives de ces deux matières. Ce qui permettrait à l’Etat de se fixer raisonnablement sur deux objectifs. Moderniser et agrandir, de fond en comble, les stations de production d’eau et d’électricité existantes. Et, parallèlement, d’en construire de nouvelles, en diversifiant les partenaires, au lieu de se figer sur les actuels.

L’ouverture du secteur privé à la distribution de l’électricité et de l’eau serait également une opportunité pour l’Etat congolais de recueillir les fonds dont il a besoin, pour mieux développer le secteur, favoriser l’efficacité sur les plans économiques et administratifs et favoriser la concurrence dans le champ concerné. Ce à quoi s’ajouterait l’amélioration de la rentabilité et la qualité des services.

Qui ne risque rien n’a rien. L’audace de mieux construire, surtout, au profit des populations, n’est pas toujours une aventure. Elle porte, en elle, les valeurs de générosité et de l’altérité.

A tout prendre, une Commission d’Etudes ayant trait à cette problématique de la privatisation de la distribution de l’électricité et de l’eau pourrait être créée par le Gouvernement. Une campagne d’explication sur les conclusions de l’étude suivant, la République tranchera, dans l’intérêt supérieur de la Nation.

Brazzaville 19 juin 2024

Ouabari Mariotti

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